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Dans la mosaïque, nous sommes soumis à un choix de couleurs cornélien à deux moments : au commencement pour les couleurs des tesselles et à la fin pour la couleur du joint qui va venir combler le vide entre les tesselles.
Nous ne savons pas toujours si nous optons pour les bonnes couleurs, celles qui, ensemble, vont donner le rendu final souhaité à notre réalisation.
Les teintes ne se mélangent pas comme dans la peinture, il y a seulement juxtaposition de coloris. D’où l’importance des associations de couleurs. C’est pourquoi l’assertion « Toute couleur est relative à une autre » trouve tout son sens dans la mosaïque.
Toute couleur est relative à une autre —
Mais avant d’en arriver à l’association des couleurs, essayons au préalable de comprendre ce qu’est la couleur …
La lumière est composée de plusieurs longueurs d’ondes. À l’aide d’un prisme, Newton a décomposé la lumière et a mis en évidence sept couleurs : le violet, l’indigo, le bleu, le vert, le jaune, l’orangé et le rouge.
Notre prisme, c’est notre œil et il ne peut percevoir que trois couleurs de base : le rouge, le vert et le bleu. Cependant la superposition de certains rayons nous permet de percevoir des couleurs différentes. L’addition de toutes les longueurs d’onde révèlera la couleur blanche et l’absence de toute longueur d’onde révèlera la couleur noire. C’est pourquoi le noir et le blanc ne sont généralement pas considérés comme des couleurs.
La couleur des objets est perçue grâce aux longueurs d’ondes qu'ils renvoient à notre œil-prisme et aux longueurs d’ondes qu’ils absorbent. Ainsi, l'herbe est verte parce qu'elle réfléchit le vert et absorbe le rouge et le bleu et la pomme est rouge parce qu’elle réfléchit le rouge et absorbe le vert et le bleu.
Nous n’avons pas tous la même perception d’une même couleur. Notre interprétation variera en fonction de notre âge, notre sexe, notre éducation et notre environnement socio-culturel.
Au-delà de ces critères objectifs, nous percevons aussi les couleurs à l’aune de nos réactions émotionnelles et psychologiques. Les couleurs peuvent apaiser ou au contraire stimuler.
En 2015, l’histoire de la robe blanche et dorée ou bleue et noire enflammait la toile. Ce phénomène illustre bien nos différences de perception des couleurs.
Naturelle ou artificielle, la lumière peut transformer notre perception de la couleur. Ainsi vous pouvez observer des changements de couleurs de vos réalisations en mosaïques selon leur emplacement et la lumière qui les éclairent : les différents moments de la journée pour une lumière du jour, une lumière chaude (orangée) ou froide (bleutée) pour un éclairage artificiel.
Selon l’aspect final des tesselles, mat, satiné ou brillant, on obtiendra une perception différente de la couleur dans la création en mosaïque. Une réalisation en pâtes de verre satinée ou en marbre et grès cérame mat ou encore en Émaux Albertini brillants ne suscitera pas la même impression.
La lumière pénétrera dans une finition d'aspect mat, pour s’y fondre, tandis qu’elle rejaillira sur une surface brillante. Le brillant donnera un éclat valorisant et flatteur quand le mat profond induira la notion de sérénité et de profondeur. Nous obtiendrons un bel équilibre en jouant des associations d’une même couleur en mat/brillant, provoquant ainsi un contraste tout en élégance.
Comme nous le disions au début, « toute couleur est relative à une autre ». Une couleur seule n’a aucune signification. Pour représenter une scène visuelle, il nous faut au minimum deux couleurs. Une couleur trouve toute sa richesse au contact d’une autre.
C’est grâce à l’association de ces trois caractéristiques que nous obtiendrons une bonne association de couleur.
Le cercle chromatique est l’outil idéal pour commencer à faire de bonnes associations de couleurs.
La roue chromatique est composée de 3 couleurs primaires (rouge, jaune et bleu), de 3 couleurs secondaires (qui sont obtenues en mélangeant les couleurs primaires : vert, orange et violet), ainsi que de 6 couleurs tertiaires (que l’on obtient en mélangeant les couleurs primaires et complémentaires : bleu vert, rouge violet, etc.).
Toutes ces couleurs sont ensuite réparties en deux catégories, les couleurs chaudes (rouge, orange, jaune) et les couleurs froides (bleu, vert, violet).
Chaque catégorie de couleur envoie un message différent. Les couleurs chaudes sont plutôt associées à l’énergie et l’action tandis que les couleurs froides sont plus facilement associées à la paix, au calme et à la confiance.
Plusieurs méthodes peuvent être employées pour bien associer les couleurs.
Dans la réalisation de mosaïque, nous ne préparons pas nos couleurs avec de savants mélanges, nous avons à notre disposition des palettes déjà faites. La règle du cercle chromatique s’adapte malgré tout aux associations de couleurs pour toutes les réalisations en mosaïque.
Dans la mosaïque, point de mélange de teintes mais une juxtaposition de couleurs. Si nous souhaitons une couleur inexistante dans notre palette, nous pouvons malgré tout nous en approcher en associant deux couleurs pour en créer une troisième. Par exemple juxtaposer du jaune et du bleu pourra permettre de percevoir du vert. Il y a toutefois trois conditions : couleurs de même intensité et de même luminosité, tesselles suffisamment petites (en proportion de l’œuvre) et enfin la réalisation devra être contemplée avec du recul. (Ceci dit, c’est souvent le cas pour les créations en mosaïque ; la prise de recul les mettra la plupart du temps en valeur)
Un point important et souvent matière à réflexion, c’est le choix de la couleur du joint final. La solution de tranquillité est de choisir un joint gris. De couleur neutre, le joint gris d’adaptera à pratiquement toutes les réalisations en mosaïques. Il apportera un équilibre entre toutes les couleurs.
De la même façon, afin de conserver cet équilibre, l’intensité de la couleur du joint changera selon l’intensité des couleurs des mosaïques. Des tesselles aux couleurs pâles appelleront plus facilement un joint clair tandis que des tesselles aux couleurs intenses induiront un joint plus foncé.
En revanche, l’intensité des couleurs vives sera accentuée par l’utilisation de joints noirs ou blancs, créant ainsi un fort contraste.
Si l‘on souhaite faire ressortir le motif de la création en mosaïque, il est alors conseillé d’utiliser une couleur de joint de même couleur que le fond. Les tesselles formant le fond seront ainsi fondues avec la couleur du joint mettant ainsi en exergue votre motif.
Il n’y a pas de couleur meilleure qu’une autre, le choix se fait en fonction de chaque réalisation. Toutefois, pour des joints de couleurs, il est souvent bon de faire quelques essais afin ne pas dénaturer le projet initial.
Au final, tout dépendra de votre modèle et du rendu que vous souhaitez inspirer !
Dans la mosaïque, les palettes de couleurs ne sont certes pas exhaustives mais la capacité d’associer les couleurs est tout de même très large. Et pour de bonnes associations, il suffira simplement de s’aider de la roue chromatique qui n’a désormais plus aucun secret.
De plus, couleurs et matières sont intrinsèquement liés dans la mosaïque, ce qui rend les possibilités de composition illimitées.
Comme le dit Adrien Blanchet dans son livre La Mosaïque : « La mosaïque est une forme susceptible de produire des effets et la richesse des tonalités dépasse sûrement la souplesse des mouvements. »
Et pour que vous sachiez si vous avez bien perçu la couleur de la robe…
Je suis souvent confrontée à ce problème !
Je fais des créations en mosaïque et j’hésite toujours sur la couleur du joint. J’ai été très déçue en mettant un joint gris qui a terni ma mosaïque. Merci de me conseiller. Cordialement. FG